Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Galerie L'oeil en relief
Galerie L'oeil en relief
Derniers commentaires
Galerie L'oeil en relief
Archives
16 janvier 2011

Kaju curry

IMG_5286___Copie

Kaju Curry

Hier soir nous avons terminé la journée dans le petit restaurant, attenant au cinéma du carrefour. D'ailleurs, pendant notre repas, le hall magique où l'on prend les billets se remplissait à une telle vitesse, que c'était à se demander si la projection du film n'aurait pas lieu dans la rue. Et en même temps, je dégustais mon Kaju Curry; le délice des délices, qui m'a ensorcellé le palais, les papilles et la montagne précieuse d"où jaillissent toutes les pensées. Des noix de cajou ensevelies dans une sorte de marmelade ou purée végétale, une sorte de sensualité sous-jacente, ravivée par la présence d'épices complices et opérantes. Est-ce là le bonheur goûté à la bouche des saveurs les plus prisées de mes souvenirs culinaires ? Le bol est un peu léger, forcément ! Mais comme je l'ai évoqué plus haut dans le message du dragon de feu, là il s'agit de la qualité et non plus de la densité. Alors, j'apprécie. Ca roule entre les dents, ça fond de partout et ça croque avec délicatesse. L'instant divin me rapproche des drapeaux à prières tibétains, là haut sur la passe des intentions du coeur, en Himachal Pradesh. Ainsi, j'embrasse ce que je mange et cela me nourrit, me nourrit vraiment. Mon corps et toutes ses cellules, sa chambre des machines se remplissant d'abondance, remercient la montagne précieuse de sa prise de risque vers l'inconnu.

Pour cela, l'Inde est un pays merveilleux. Dans tous les sens il l'est lorsque'il s'agit de se nourrir. Dans la rue, le tchaï du matin que l'on peut prendre avec un gâteau coûte environ dix roupies only; soit dix sept centimes d'euros. Puis, le soir, essentiellement, les marchands de galettes, chapatti, roti, naan, accompagnées de sauce végétale au curry; pour deux d'entre elles: dix roupies également. Ce qui veut dire que pour environ cinquante centimes d'€uros, une personne a de quoi tenir une journée, même si c'est peu et bien entendu pas assez.

Dans une cantine, on ne sert généralement qu'un ou deux plats: thali, dosai, dal, des choses très simples. J'ai un faible particulièrement pour les masala dosai; une grande crèpe grillée, préparée à la farine de lentille, qui renferme quelques petites patates un peu écrabouillées. Mais que c'est bon ! Vingt cinq à trente roupies le plat, c'est possible.

Sinon, on passe à une catégorie moyenne, comme ce restaurant qui lorgne sur le hall du cinéma. Là il y a de tout. Même les quantités sont déterminées. Et les prix sont encore accessibles. Kaju curry, c'est cinquante cinq roupies; plus deux roti, dix roupies; plus une portion de riz blanc; vingt roupies = quantre vingt cinq roupies, l'équivalent de un €uro et demi only !

Ensuite, il y a un peu plus cher et tout aussi délicieux de toute façon, notamment dans certaines guest house. C'est un régal à chaque fois, même lorsque les yeux, à la vue de certains plâts, prennent les commandes d'une machine arrière qui se débranche au premier et étrange coup de cuillière. Bizarrement, les miens s'arrondissent et forment un grand cercle de joie à chaque fois que nous évoquons une petit faim quelconque. J'avoue ma gourmandise à ce point pour leur savoir-faire et l'attention qu'ils y mettent pour se nourrir. C'est là aussi un geste d'amour, qui fait naître en soi une vraie gratitude. 

Ce qui est paradoxal, c'est que beaucoup de personnes vivent dans la rue, que celles-ci sont très pauvres, ayant la charge de beaucoup d'enfants petits, très petits, et qu'il soit tout de même possible de se nourrir pour peu d'argent. 

Le kaju curry de la veille a donc fait son euvre jusqu'à ce matin, car au réveil, mes premières pensées m'ont rappelé que cela pourrait être le titre de ce message.

 

 

 

Publicité
Commentaires
Publicité